La Stratégie Ender
La Terre a été attaquée par surprise par des extraterrestres. Les humains n’étaient pas prêts, et il y eut plus de dix millions de victimes. Leur but était de coloniser notre monde pour ses richesses, à la manière des conquistadors au Mexique, mais aussi parce que leur propre planète ne pouvait plus contenir leur population qui croît à une vitesse exponentielle. Ils sont souvent comparés à des insectes (d’où leur nom, Doryphores), à un essaim. Mazer Rackham, le commandant de la Flotte Internationale, a mis un terme à l’invasion en se sacrifiant.
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Des années plus tard, les Terriens sont sur le qui-vive. Ils craignent des représailles, et pour que le scénario ne se répète pas, le colonel Graff recrute des jeunes esprits pour former des officiers émérites. L’un d’eux, Andrew (Ender) Wiggin est repéré par le colonel, et s’avère être un très grand tacticien. Malgré ses mauvaises habitudes à contester les ordres, il est le favori du colonel et pour ce dernier, le plus grand espoir de l’humanité.
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Alors… Que dire de ce film ? Et bien, je voudrais commencer par indiquer une chose qui va vous sembler futile, mais qui est très importante à mes yeux : pas de drapeau américain en vue ! D’ailleurs, les forces armées dans lesquelles Ender va être formé sont appelées : « Flotte internationale ». A aucun moment je n’ai vu d’indices sournoisement glissés entre deux plans ou deux dialogues, évoquant la suprématie et le patriotisme des « gendarmes du monde ».
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Attention, je ne suis en aucun cas anti-américain. Mais lorsque vous voyez… choisi au hasard… un plan dans Spiderman 3 où le super-héros a pour background un IMMENSE drapeau américain qui remplit l’écran... c'est un peu pousser le bouchon trop loin ! Heureusement qu’il n’était pas en 3D à l’époque, ça aurait fait mal aux yeux ! Pour les plus sceptiques, substituez ce drapeau par notre cher drapeau tricolore… Ce serait ridicule, non ?
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Depuis, il y a eu des films qui se sont démarqués : E.T. l’extraterrestre (gentil), Alien (pas gentil)… Je ne vais pas tous les citer, mais il y en a des tonnes. Dans La Stratégie Ender, les extraterrestres sont davantage considérés comme des ennemis de guerre plutôt qu’une menace alien classique. Et puis on ne les voit pratiquement pas, ils sont seulement évoqués comme une « menace ».
L’Académie recrute donc ses jeunes talents qui doivent s’entraîner dans une bulle anti-gravité et tirer sur les membres de l’équipe adverse, au nombre de quatre, avec des lasers paralysants. Mais ceci n’est que la partie immergée de l’iceberg, car le plus important c’est Ender, et sa stratégie pour mener son équipe à la victoire. « Toute ressemblance avec un match de Quidditch ne serait que fortuite et pure coïncidence » (pour info, le roman original La Stratégie Ender est apparu en 1985, avant la saga de J.K. Rowling...) Un peu plus tard, lorsqu’il devient commandant, Ender et son équipe s’entraînent dans une salle à immersion totale dans la bataille. Ce sont des images de synthèse, mais très réalistes, si bien que l’on peut se demander si ce n’est pas vrai… Le rêve ! Une salle de cinéma comme ça !! Bref. Je m’emporte. Pour le moment, cela paraît n’être qu’un jeu. Mais lorsque la guerre est imminente, Ender commence à perdre confiance en lui…
Qu’en est-il des acteurs maintenant ? Harrison Ford est vieux mais toujours aussi charismatique, Asa Butterfield est très jeune et, malgré mon scepticisme de départ, j’avoue l'avoir beaucoup apprécié (il m’avait déjà énormément surpris dans le rôle d’Hugo Cabret), Ben Kingsley a la super classe comme toujours… Euh. Les autres acteurs ? Des rôles secondaires plutôt intéressants. Ender rencontre Petra Arkanian (Hailee Steinfeld), une jeune femme qui va l’aider à échapper aux restrictions imposées par un caïd, Bonzo (Moises Arias), sorte de Drago Malefoy sans cheveux blonds.
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Ce dernier acteur est très investi dans son rôle et on le sent, si bien qu’il réussit à nous faire le détester. Contrairement à lui, l’actrice qui joue l’amie d’Ender, fait cependant légèrement superficielle… C’est dommage, car elle avait, à mon avis, fait preuve d’une grande prestation dans le rôle de Matie Ross, dans le True Grit des Frères Coen.
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J’avais aimé la musique de Transformers, beaucoup aimé la musique de The Island. Ici, j’ai adoré la musique de La Stratégie Ender. Il avait aussi composé quelques musiques de Pirates des Caraïbes : La Malédiction du Black Pearl, aux côtés de Ramin Djawadi (Game of Thrones !) et Klaus Badelt et Hans Zimmer. Que du beau monde !
Pour conclure sur la musique, je n’aurais qu’un seul conseil à vous donner : procurez-vous l’ « OST » de La Stratégie Ender, posez votre casque sur les oreilles, et éteignez la lumière. Vous serez dans un état second, je peux vous l’assurer !
Concernant la mise en scène, je n’ai qu’un mot : elle est soignée, ce qui est à contre-courant des tendances actuelles… Pour les décors, je suis assez surpris, ils sont vraiment somptueux. On remarque que rien n’a été laissé au hasard. L’énorme bulle à zéro gravité servant de salle d’entrainement, par exemple, est très impressionnante. Les scènes de bataille sont aussi très bien réalisées, mais très courtes. D’ailleurs, voilà un autre point fort du film : il n’en fait pas trop. Au sens où il ne s’égare pas dans des batailles épiques dans le ciel contre les extraterrestres, qui n’apparaissent que brièvement via des flash-back. Et c’est bien comme ça. De cette manière, le spectateur peut ressentir un manque dû à la brièveté des scènes d’action, mais n’en sera que davantage content par la suite, car son imagination fera le reste.
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Ainsi, et surtout, les batailles ne durent pas éternellement, ce qui aurait pu porter préjudice à la qualité du scénario au niveau des relations entre les personnages. Autant une bataille peut être simplement évoquée sans que ça n’affecte l’intrigue, autant, bâcler les relations entre les personnages abaissera le film de la catégorie mémorable à la catégorie oubliable. Les costumes sont très bien dessinés et assez sobres. Encore une preuve que le réalisateur Gavin Hood et son équipe n’ont pas été fainéants et n’ont pas bâclé le film…
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Au niveau des effets spéciaux, ils sont très soignés et très sobres, comme tout le film en vérité. La réalisation n’a pas voulu en faire trop, ce qui nous revigore un peu. Des films tels que Transformers, 2012 ou Man of Steel sont tout le contraire de La Stratégie Ender. Je ne dis pas que ces trois exemples sont mauvais, mais ils reflètent à la perfection le « trop ».
Conclusion :
La Stratégie Ender est donc… un très bon film ! Un film ambitieux et sobre, à la mise en scène soignée et au montage posé. De belles images, une musique sensationnelle, des acteurs plutôt convaincants, une histoire qui sort volontairement des rails pour éviter les clichés… et un twist. Pas de spoiler, je ne vous révèle rien. Je vous dis simplement que si comme moi vous avez aimé le film avant cette « révélation », vous allez l’adorer après.
Intrigue3/4 |
Acteurs3/4 |
Musique4/4 |
Direction3/4 |
SFx3/4 |